jeudi 10 octobre 2013

Parenthèse contemporaine

Le temps apaise la douleur, dit-on, et puisque la chose se vérifie, nous nous imaginons que c’est la durée qui soigne, comme si l’horreur diminuait avec la distance à l’instar d’une montagne ; or c’est bien plutôt l’endurcissement de nos fibres, l’épaississement de nos muqueuses qui nous rendent peu à peu insensibles, ce cuir, cette corne qui nous séparent maintenant de l’intolérable brûlure.

Eric Chevillard, L'autofictif

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