Le
temps apaise la douleur,
dit-on, et puisque la chose se vérifie, nous nous imaginons que
c’est la durée qui soigne, comme si l’horreur diminuait avec la distance
à l’instar d’une montagne ; or c’est bien plutôt
l’endurcissement de nos fibres, l’épaississement de nos muqueuses
qui nous rendent peu à peu insensibles, ce cuir, cette corne qui nous
séparent maintenant de l’intolérable
brûlure.
Eric Chevillard, L'autofictif
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire