vendredi 29 novembre 2013

L'Imitation de l'Imitation de Notre-Dame la Lune

L'homme s'enivre de mythes flatteurs : il ne sait pas être à partir de rien. Il a besoin de sa petite mythologie  – peu importe sur quel point elle se place. Nous sommes tous des conteurs de fables, des inventeurs d'absolu. Jusqu'à l'épuisement.

Comment échapper alors au piège des reconfigurations, à l'illusion des heureux hasards et des destins aveuglés ?

Aussi n'échapperai-je point au piège – de quel  droit me trouverais-je différente des autres... ? Les épisodes que je conte ont été réarrangés par le souvenir – l'expérience leur a donné la cohérence qu'ils n'avaient pas de prime abord... qu'ils n'auront jamais. J'ai bien dû faire avec tout ce que je n'avais pas... et remplir les trous comme je pouvais.

Il n'y a rien de moins faux que la souffrance que m'a causée cette histoire – mais il n'y a rien de moins vrai que cette histoire.

1 commentaire:

  1. Le temps estompe l'encre bleue (je ne le savais pas), et il change la lumière. Il change le papier.
    Est-ce que les vieux livres en sont pour autant faussés? Non.
    Ils ont une autre réalité voilà tout.

    Le réarrangement que le temps amène, voilà qui est heureux.
    Car il est nécessaire parfois de classer les choses différemment, de les relier autrement que ce qu'on croyait être destiné à faire.

    Ce que l'on retire de nos histoires est en fait une chose complexe qui change avec les années, même des années après la fin de celle-ci. Ca chemine toujours en nous, silencieusement, sans qu'on n'y fasse attention.
    Quand le cheminement devient silencieux, il est moins désagréable, car c'est seulement bien plus tard qu'on réalise son impact. Mais il faut cette période, où il provoque un brouhaha violent... cette période est différemment longue selon les gens, selon l'histoire, selon la violence des sentiments et des frustrations.

    Il est venu le temps d'apprendre à être patiente. ;)

    RépondreSupprimer