(Bien que je sache que cela est d'un peu mauvais goût, je ne
puis m’empêcher de répéter combien je me plais à tout cela ! Corps
mouillés de sueur ! Petites crampes ! Rythmes des paresses fatiguées
et fureurs des essoufflements ! Efforts des baisers pénétrants !
Frissons d’arrêts ! Parfum des femmes !
Comme nous nous y mettons bien à deux ! Et que les gens
chastes sont à plaindre !
Toi – encore étalée dans tes cheveux, tandis que je me
relève en souriant –, toi (quelle que tu sois), tu m’enseignes tout ce que j’ai
besoin de savoir, tu es l’exemple « à
toutes mains » dont je puis illustrer toutes mes petites idéologies – et je
ne m’en prive pas…
Tu me prouves à
moi-même – comme Zénon prouvait, en marchant, le mouvement… Moi, Non-moi, Sens de l’Univers – tu résumes
tout cela à merveille : tu t’étires, et je souris… des siècles ne se
sont-ils pas écoulés ?
Mais tu te lèves en chancelant un peu… tu cours au cabinet
de toilette… Moi je rectifie ma raie devant la glace…
Et, recouchés dans un instant, nous frissonnerons un peu à
nous sentir différents – comme nous frissonnions tout à l’heure à nous sentir
confondus…
« Veux-tu un peu de porto ? »
Nous recommencerons plusieurs fois…
De la « débauche »… cela ! – Allons donc !
« C’est de la métaphysique… »)
Jean de Tinan, Penses-tu réussir !
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