Il faut bien se résigner aux habitudes nouvelles, à l’invasion de la
démocratie littéraire comme à l’avènement de toutes les autres
démocraties. Peu importe que cela semble plus criant en littérature. Ce
sera de moins en moins un trait distinctif que d’écrire et de faire
imprimer. Avec nos mœurs électorales, industrielles, tout le monde, une
fois au moins dans sa vie, aura eu sa page, son discours, son
prospectus, son toast, sera auteur. De là à faire un feuilleton, il n’y a qu’un pas.
Sainte-Beuve, La Littérature industrielle